Note préliminaire : certaines des opérations conduites dans ce tutoriel peuvent être dangereuses, et nécessitent de porter des protections (gants, lunettes, chaussures en cuir, pantalon long…). Elles seront de préférence effectuées par des adultes conscients et responsables.
L’utilisation des outils et équipements décrits ci-dessous devra se faire en gardant toujours ces règles de sécurité à l’esprit.
En outre, il est de VOTRE responsabilité de prendre toutes les précautions nécessaires, tant lors d’une intervention mécanique, qu’après celle-ci, tout particulièrement lors des premiers tours de roue, pour assurer votre sécurité autant que celle de ceux qui vous entourent.
Le fait de lire ce tutoriel suppose implicitement que vous avez pris connaissance de ces mises en garde.
Avant de commencer l’opération, regroupons le matériel nécessaire.
De gauche à droite, sur la photo ci-dessous, nous trouvons deux démonte-pneus profilés, puis en bas des plombs d’équilibrage au-dessus desquels se trouvent un démonte-obus, un pot de pâte de montage aussi appelé « savon », et enfin, à droite, trois protège-jantes.
A cette liste viennent s’ajouter la décolleuse et l’équilibreuse que vous verrez à l’action ci-dessous.
Un compresseur sera également nécessaire pour le gonflage du pneumatique, équipé de son embout-gonfleur, généralement pourvu d’un manomètre qui vous permettra de contrôler directement la pression de vos pneumatiques. Attention, on recherchera un mano de qualité :
certains accessoires à prix plancher peuvent se voir équiper avec du matériel aux mesures pour le moins « fantaisistes ».
Nous n’allons en fait pas utiliser de démonte-pneus droits. Ceux-ci sont peu adaptés à notre activité, et nous leur préférons de très loin les démonte-pneus courbés, comme vous allez pouvoir le constater. Deux démonte-pneus de ce type sont suffisants.
La bande bleue est une barrette de plombs d’équilibrage retournée, autocollante, dont vous apercevez la pellicule qui recouvre l’adhésif.
La première intervention, extrêmement simple, consiste à utiliser le démonte-obus pour… démonter l’obus présent dans la valve. Il suffit pour cela de dévisser celui-ci et de ne pas le perdre. Il est bien sûr indispensable au remontage.
Une fois l’obus démonté, votre pneu est totalement dégonflé, et vous pouvez passer au décollement du pneu de la jante. Cette opération est d’une grande facilité grâce à la décolleuse.
La décolleuse est composée d’un système de levier qui permet d’appliquer une pression importante sur les flancs d’un pneu. Cette pression fait descendre le flanc du pneu jusqu’au milieu de la jante. Lorsque la pression est suffisante, le flanc cède franchement.
Ensuite il suffit de faire le tour de la jante, en appuyant avec le pied pour décoller le flanc sur la totalité de la circonférence de la jante.
Vous installez alors les trois protège-jantes, puis « savonnez » avec la pâte de montage le rebord intérieur de la jante, ce qui facilitera la sortie du pneu, et supprimera la très forte adhérence naturelle du caoutchouc au métal.
Glissez deux démonte-pneus côté non courbé entre le pneu et la jante, en gardant le pneu près du bord de jante à cet endroit.
Au contraire, vous allez devoir faire descendre la partie opposée du pneu dans le fond de jante, dont la forme en creux permet un basculement des démonte-pneus sans effort. Pour ce faire, je monte debout sur le côté du pneu le plus proche de moi, puis je fais levier avec les démonte-pneus.
Ensuite, je retire le démonte-pneu du côté où il me reste une protection de jante inutilisée. J’insère celui-ci entre le pneu et la jante. A nouveau, j’exerce un effet de levier pour faire monter le flanc du pneu sur la jante.
Vous pouvez alors faire glisser le pneu le long de la jante bien savonnée, il devrait venir sans trop d’effort. Sinon, vous récupérez la protection de jante du milieu par sa cordelette, et vous la montez comme si c’était une quatrième protection à côté de la troisième. Il ne vous reste plus qu’à répéter l’opération précédente avec le deuxième démonte-pneus.
Faire venir le reste du pneu est alors un jeu d’enfant.
Une fois le premier flanc sorti de la jante, il ne reste plus qu’à sortir l’autre. Pour ma part, j’installe à nouveau deux protections de jante par l’extérieur pour protéger celle-ci. Cela n’est pas réellement nécessaire, mais permet d’éviter de marquer la jante.
Il faut aussi penser à savonner l’intérieur du bord de la jante pour à nouveau faciliter la sortie du pneu. A ce stade on comprend mieux l’intérêt des démonte-pneus courbés, qui suivent le profil de la jante, et permettent d’aller chercher aisément le bord opposé.
Ensuite, comme à l’accoutumée, vous exercez un effet de levier pour faire sortir le pneu.
J’exerce ensuite une pression importante avec le genou sur le pneu pour le faire sortir. Il vient d’un coup sans trop d’efforts.
Voilà, vous avez démonté votre premier pneu. Vous pouvez passer au montage du pneu neuf. N’oubliez pas de tenir compte du sens de rotation de la roue pour présenter le pneu dans le bon sens, généralement matérialisé par une flèche sur le flanc du pneumatique, ainsi que sur la jante avant. Le sens de la jante arrière est évident, en fonction de l’emplacement de la couronne et du disque de frein.
Pensez à savonner le bord de jante pour, là aussi, favoriser son insertion dans le pneu. Faitespénétrer la jante en biais par le milieu du pneu. Puis, en appuyant sur celle-ci, vous parviendrez facilement à la faire entrer sur les deux tiers de la circonférence du pneumatique.
Vous pouvez finir de la faire entrer grâce aux démonte-pneus utilisés dans le sens inverse de celui du démontage et sans protections de jante (sur l’image ci-dessus, j’exerce une pression vers le bas pour faire passer le flanc du pneu à l’intérieur de la jante).
Je savonne à nouveau le bord de jante pour faciliter le passage du deuxième flanc vers l’intérieur de la jante.
Je commence alors par faire entrer le flanc avec le pied très facilement jusqu’aux deux-tiers de la circonférence.
Vous aurez besoin ensuite des démonte-pneus pour finir de faire passer le flanc à l’intérieur de la jante (sans protection de jante bien sûr). N’oubliez pas à ce stade de faire descendre le côté du pneu opposé aux démonte-pneus dans le fond de jante, ce qui vous évitera de vous épuiser en efforts inutiles, ou pire, d’abîmer vos jantes.
Il ne reste plus qu’à récupérer un des démonte-pneus pour faire passer le reste du flanc à l’intérieur de la jante (tout en continuant à maintenir le côté opposé dans le fond de jante).
Votre pneumatique est maintenant en place. Par endroit, les flancs, bien en place au milieu de la jante, ne touchent pas celle-ci. L’air s’échappera et votre pneu ne se gonflera pas. Dans la plupart des cas, il suffit de taper l’ensemble jante et pneu par terre, pour que par effet mécanique les flancs se rapprochent des bords. Dans les cas les plus difficiles, vous pouvez entourer le pneu avec une sangle à cliquet et la serrer pour presser sur la circonférence et forcer les flancs à aller au contact de la jante. (Merci à Olivier Peyrebrune pour cette astuce). Vous revissez l’obus avec le démonte-obus, qui devient un monte-obus de circonstance, et pouvez procéder au gonflage.
Vous entendrez alors des claquements au moment où le pneu prend sa place. Inutile de préciser que pour cette opération, un compresseur équipé d’un manomètre est indispensable.
Il est aussi recommandé de détourner le regard de la roue à ce stade : un pneu qui aurait un défaut peut exploser. Votre visage et vos yeux sont en première ligne !
Le premier gonflage est volontairement en surpression -de l’ordre de 2,8 bars à l’arrière et 2,4 bars à l’avant- afin de permettre au pneu de bien prendre sa place. N’oubliez pas de refaire les pressions avant d’aller rouler.
Il ne nous reste plus qu’à équilibrer les roues. En principe, seul l’équilibrage de la roue avant est indispensable. Du fait de la traction exercée par la chaîne sur la couronne au niveau de l’arrière, le fonctionnement n’est pas dynamiquement équilibré. En ce qui me concerne, je prends le temps d’équilibrer l’arrière. Cela ne nuit pas.
Donc notre roue avant est montée sur l’équilibreuse qui a été préalablement été mise à l’horizontale à l’aide du niveau à bulle intégré.
Après avoir été mise en rotation, la roue se stabilise. Je marque le haut du pneu et renouvelle la manoeuvre pour vérifier que le marquage est bien placé.
Plus la rotation due au déséquilibre est rapide et plus il faudra de plomb pour équilibrer la roue. Le plomb étant adhésif, il suffit d’appuyer pour le coller sur une jante propre.
Lorsque votre roue est équilibrée, vous devez pouvoir la mettre dans n’importe quelle position et la lâcher sans qu’elle se mette en rotation. Les plombs vendus permettent une précision à 2,5 grammes près. Cela suffit largement à nos besoins.
Voilà, c’est fini !…
Durée de l’opération avec un peu d’habitude : 45 minutes sans forcer pour les deux roues. Bénéfice : liberté absolue des horaires, gain de temps, gain d’argent, garantie du travail bien fait…
Note : les marques blanches que vous pouvez voir ici où là sur les jantes ne sont pas des marques laissées par les démonte-pneus mais des traces de savon qui seront ensuite enlevées au nettoyage final de la jante. Je procède manuellement depuis maintenant plus d’un an et mes jantes sont comme au premier jour.
Merci à Philippe GIORGI, Président du team Hexagone-Endurance.
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